Essai Tecnoma Voltis. Silence, ça tourne !

À l’image des Renault Zoé, Nissan Leaf ou plus élitistes BMW i3 et Tesla S qui se fondent parfaitement dans leur environnement urbain, le Voltis, sait lui aussi se faire aussi discret que véloce dans le vignoble.  

De loin, difficile de différencier le Voltis d’un modèle S120. Et pour cause, c’est sur le même châssis que repose ce tracteur enjambeur 100% électrique. Une version trois rangs à longerons obliques qui reprend alors la même morphologie que la version thermique, avec son empattement de 2,6 mètres, sa voie variable coulissant de 2,05 à 2,6 mètres et sa cabine de protection maximale classe 4. L’entraînement se fait par quatre motoréducteurs asynchrones dans un silence quasi-absolu. Seuls les cycles de refroidissement des moteurs par une circulation continue de glycol dès 50 °C rappellent que l’appareil est sur le mode « ON ».  Pour avancer, il suffit de régler la plage de vitesse permise par la seule gamme de vitesses, en tournant une molette et en poussant soit le joystick ou la pédale d’accélération. Le comportement est assez déroutant par sa réactivité. Comme sur les voitures électriques, l’engin se montre volontaire. Le couple délivré par la fée électricité rassure autant que sa souplesse surprend. Et pour cause, le rendement de ce type de transmission est 30% supérieur à une hydrostatique. Enfin, le freinage est soit dynamique ou par retenue électrique sur la transmission.

L’autonomie, principal point noir ?

Tecnoma a fait le choix d’un entraînement entièrement électrique plutôt qu’un système hybride, prétextant que les deux packs de batteries au lithium fer phosphate (LiFePo4) de 37 kW chacune délivrent suffisamment d’énergie pour tenir une journée de travail. Soit 13 heures en rognage et 10 heures avec une cellule de traitement Millésime Précijet électrique. Il est toutefois possible de recharger ces batteries, situées en position basse dans le rang, pour rabaisser le centre de gravité. Par exemple, une recharge pendant le midi de 1h30 suffirait à gagner 2 heures d’autonomie, et jusqu’à 5 heures si l’on dispose d’une borne de recharge rapide. Toutefois, Tecnoma indique que le régime de la turbine a une incidence importante sur cette autonomie. En passant de 3600 à 3800 tr/min, l’autonomie diminue de moitié. Ces chiffres sont donc variables et dépendent du type de conduite, du relief et des outils employés.

Ceux-ci se branchent sur deux prises de force électriques de 19 kW (25 ch) pour la principale et 8 kW (10 ch) pour la sortie auxiliaire. Il est possible d’animer électriquement une rogneuse ou la cellule de traitement Millésime Précijet sept rangs. Toutefois, les outils hydrauliques existants sur l’exploitation pourront encore être entraînés par un groupe électrohydraulique de 60 l/min en option. En outre, Tecnoma garantit 80% de la capacité de la batterie jusqu’à 2800 cycles (charges et décharges complètes).

Un surcoût vite amorti

Tecnoma est le second constructeur d’enjambeurs viticoles à mettre sur le marché une solution 100% électrique, après le T4E de Kramer. En complément de démonstrations dynamiques, un travail de sensibilisation et de vulgarisation doit être mené. Car au-delà de l’image véhiculée par cet appareil, l’enjeu est avant tout économique. Impacté par le coût de ses batteries (soit 50% du prix), le Voltis coûte 155.000 euros HT nu, soit 40.000 de plus que son homologue thermique, le S120. Dans la liste des options, il faudra débourser 6200 euros pour la centrale hydraulique, 18.200 euros pour l’armoire de charge rapide, 3000 euros pour le porte-outils, 33.000 euros la cellule Millésime, 20.000 euros environ pour la rogneuse et, pour les plus indécis il est possible de disposer d’un groupe électrogène de secours pour éviter de tomber en panne si l’on a oublié de recharger l’appareil. Toutefois, il est nécessaire de raisonner l’investissement en fonction du nombre d’heures qu’effectuera le Voltis chaque année. Sur une base de 500 heures par an, Tecnoma indique qu’il est possible de diviser par dix le coût énergétique (une charge complète coûte entre 8 et 10 euros HT), et par cinq les frais d’entretien. Cela pourrait représenter des économies d’environ 8.000 euros par an.  Le surcoût de cet investissement serait donc rentable au bout de cinq ans.

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